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Qu’apportent la réalité virtuelle et la réalité augmentée à la maintenance ?
La réalité virtuelle permet de former les techniciens avant qu’ils n’interviennent sur site tandis que la réalité augmentée les assiste dans les opérations de maintenance. Dans les deux cas, les premiers retours d’expérience sont concluants.
Ce n’est pas un hasard si Google a repositionné les Google Glass sur des applications BtoB après l’accueil mitigé de ses lunettes connectées auprès des particuliers. La multiplication des casques de réalité virtuelle sur le marché grand public de type HTC, Vive, Samsung et Oculus a d’ailleurs bénéficié, par contrecoup, à la sphère professionnelle en réduisant le coût de ces technologies jusqu’alors particulièrement onéreuses.
La réalité virtuelle au service de la formation des professionnels
Les professionnels de la maintenance ont tout à gagner à capitaliser sur les apports de la réalité virtuelle. A commencer par la formation des techniciens. Avec la réalité virtuelle, ce sont les sites qui se déplacent aux techniciens et non l’inverse. Ils vont pouvoir s’immerger dans leur futur univers de travail et prendre connaissance de la topologie du site sur lequel ils seront amenés à évoluer.
Depuis n’importe quel lieu, les techniciens vont travailler les gestes à accomplir, les répéter à l’infini, s’autoriser des erreurs sans danger. Une mauvaise manipulation ne créera aucun dommage sur l’équipement à maintenir. Cet apprentissage est particulièrement utile avant d’intervenir sur des sites sensibles et/ou éloignés comme une centrale nucléaire, une raffinerie ou une plateforme pétrolière.
Avec la réalité virtuelle, la compréhension des enjeux liés aux opérations de maintenance est plus parlante qu’avec des manuels techniques ou des présentations PowerPoint. Les intéressés sont plongés en situation « réelle ». La réalité virtuelle permet, par ailleurs, de multiplier les scénarii et de simuler des événements exceptionnels ou des conditions météorologiques particulières : de nuit, sous une averse, une tempête neige.
L’aéronautique, l’énergie et le BTP, pionniers de la réalité virtuelle
La réalité virtuelle permet d’améliorer l’efficacité des actions de formation et de réduire ses coûts. Cette dernière s’est immiscée dans des industries où le temps passé sur les procédures liées à la maintenance des équipements représente parfois des centaines d’heures par opérateur et par an.
C’est le cas de l’industrie aéronautique où les opérations de MRO (maintenance, repair and overhaul – maintenance, réparation et révision) constituent un enjeu clé avec la croissance exponentielle du trafic aérien. Recréer virtuellement des aéronefs évite leur mobilisation au sol particulièrement coûteuse. L’avionneur Airbus ou le motoriste Safran font appel à ce type d’applications immersives.
Les énergéticiens sont également adeptes de la virtualité. GRTgaz forme ainsi les techniciens de maintenance appelés à intervenir sur les vannes et les postes de détente de son réseau. Leurs avatars passent en revue les pannes les plus fréquentes.
Le big bang du BIM
Le secteur traditionnel BTP fait aussi sa révolution numérique avec le BIM, pour « Building Information Modeling » ou modélisation des données du bâtiment. Ce BIM consiste à concevoir un avatar virtuel d’un bâtiment contenant toutes ses caractéristiques physiques, techniques et fonctionnelles.
Cette maquette numérique sera partagée par tous les acteurs, de l’architecte au client final en passant par le bureau d’études, le maître d’œuvre ou l’exploitant pour toutes les opérations de maintenance.
La réalité virtuelle peut s’appliquer aux tâches connexes à la maintenance comme l’inspection de site, le contrôle qualité ou la politique de sécurité (plan de prévention, sensibilisation des nouveaux collaborateurs). Le groupe de travail temporaire Manpower l’utilise comme outil de prévention des risques sur les chantiers. Il prépare ainsi ses intérimaires à adopter les bons gestes en cas d’accidents grave.
Réalité augmentée : toutes les informations utiles en surimpression
La réalité virtuelle ne doit pas être confondue avec la réalité augmentée. Alors que la première permet de préparer les interventions, la seconde assiste le technicien durant l’intervention même. Comme son nom l’indique, la réalité augmentée permet de superposer au monde réel des informations contextuelles.
Le technicien de maintenance « augmenté » va disposer de toutes les données utiles qui vont le guider dans son travail : plans, fiches techniques, manuels d’instruction… En scannant le QR code associé à l’équipement à maintenir, il accédera à la liste des opérations à exécuter.
Il recueillera, par ailleurs, les données sur l’état de santé de l’installation comme la pression, la température ou le taux d’humidité remontées par les capteurs connectés. Enfin, dans le domaine du BTP, un technicien de maintenance « verra » l’intérieur du bâtiment, comme les câbles électriques situées derrière un faux plafond ou des canalisations cachées par un coffrage.
Le technicien a les mains libres pour réparer
L’ensemble de ces informations vont s’afficher en surimpression depuis une tablette, un smartphone, des lunettes connectés ou même directement sur l’équipement à maintenir via un vidéoprojecteur. Ces systèmes ont l’avantage de dispenser l’opérateur de la consultation de la documentation technique voire de libérer ses mains dans le cas des casques et des lunettes de réalité augmentée.
Cette interface homme-machine peut également servir au technicien à commander de pièces détachées ou à recevoir l’aide d’un expert à distance afin d’affiner son diagnostic. Il lui suffit de partager sa visualisation en 3D avec lui. De quoi améliorer le taux de résolution dès la première intervention.
Place à la réalité mixte avec HoloLens
Avec HoloLens, présenté en 2015, Microsoft va un pas plus loin dans l’interpénétration de la virtualité dans le monde réel. Ce casque dit de réalité mixte permet de simuler des hologrammes dans le champ de vision de l’utilisateur. Des hologrammes qui vont coexister avec des objets physiques et interagir avec eux.
Là encore, HoloLens va aider à former les techniciens aux procédures propres à chaque appareil ou les épauler lors d’interventions délicates. C’est le cas des agents d’Areva qui évoluent dans des environnements contraints. Leurs combinaisons antiradiations limitent leurs mouvements et ils ne peuvent manipuler d’écran tactile à cause de leurs gants.
D’autres industriels font appel au dispositif holographique de Microsoft. Total l’utilise pour former ses techniciens de maintenance au remplacement du limiteur de remplissage des cuves de carburant. Dassault Aviation s’appuie sur HoloLens pour des opérations de maintenance et de suivi des avions Rafale et Falcon.
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